La succession écologique est le changement progressif, dans un écosystème, de la composition des espèces au fil du temps.
Le changement dans la composition des espèces s’accompagne d’une série de modifications dans la structure et la fonction des communautés. Un exemple classique de succession est la série de changements observés dans un champ abandonné dans ce qui est normalement une zone forestière. Une fois que le champ n’est plus pâturé ou fauché, les graines des arbustes et des arbres germent et commencent à pousser rapidement. D’ici peu, les arbustes et les jeunes arbres seront la forme de végétation dominante. L’espèce d’arbre poussera alors jusqu’à ombrager les arbustes, formant éventuellement une canopée complète. La composition des espèces dans cette jeune forêt continuera de changer jusqu’à ce qu’elle soit dominée par un groupe stable et autosuffisant d’espèces appelées une communauté de climax.
La succession primaire ou secondaire
La succession écologique là ou il n’y avait pas de végétation auparavant est appelée succession primaire. On peut observer la succession primaire sur des sites bulldozés, après un incendie intense, ou suite à une éruption volcanique, par exemple. Les premières espèces végétales à apparaître ont la capacité de coloniser et de pousser très rapidement dans ces zones dénudées. Selon la région, ces espèces pionnières peuvent être l’herbe, le plantain à feuilles larges, la dentelle de la reine Anne ou des arbres comme le tremble, l’aulne ou le robinier noir. Les pionniers ont préparé le terrain pour la phase suivante de la succession, en améliorant la chimie du sol et en ajoutant de la matière organique qui fournit des nutriments, une meilleure structure du sol et une plus grande capacité de rétention d’eau.
Il y a succession secondaire lorsqu’un nouvel ensemble d’organismes apparaît là où il y a eu un recul écologique (par exemple une coupe à blanc) mais où une couverture de plantes vivantes a été laissée derrière. Le champ agricole abandonné décrit ci-dessus est un parfait exemple de succession secondaire. Les plantes communes à ce stade sont les framboises, les asters, les verges d’or, les cerisiers et les bouleaux à papier.
Climax, communautés et perturbations
La dernière étape de la succession est la communauté du climax. Dans une forêt, les espèces de climax sont celles qui peuvent pousser à l’ombre des arbres plus grands, d’où le nom d’espèces tolérantes à l’ombre. La composition des communautés de climax varie géographiquement. Dans la forêt des Landes, la plus grande forêt d’Europe, la communauté du climax peut être dominée par le pin maritime, qui a été implanté pour assécher les marais.
On croit souvent à tort que les communautés des climax sont permanentes et figées dans le temps. En réalité, les arbres les plus vieux meurent et sont remplacés par d’autres arbres qui attendent sous la canopée. Le parachute d’apogée fait ainsi partie d’un équilibre dynamique, toujours changeant mais globalement identique.
Des changements importants seront occasionnellement provoqués par des perturbations. Celles-ci peuvent être des dommages causés par le vent,un ouragan, un feu de forêt, une attaque d’insectes ou même l’exploitation forestière. Le type, la taille et la fréquence des perturbations varient d’une région à l’autre. Certains endroits côtiers humides subissent des incendies en moyenne tous les quelques milliers d’années, tandis que les forêts boréales de l’Est peuvent être sujettes à la mort de la tordeuse des bourgeons de l’épinette après quelques décennies. Ces perturbations repoussent la communauté à un stade de succession plus précoce, relançant ainsi le processus de succession écologique.
La valeur de l’habitat de succession tardive
L’ombre sombre et les auvents élevés des forêts de climax abritent un certain nombre d’oiseaux, de mammifères et d’autres organismes spécialisés. La paruline azurée, la paruline des prairies, le muguet et le pic à queue rouge sont des habitants des forêts anciennes. La chouette tachetée menacée a besoin de vastes peuplements de forêts de fin de succession. Beaucoup de petites plantes à fleurs et de fougères dépendent du sol forestier ombragé sous de vieux arbres.
La valeur de l’habitat de succession précoce
L’habitat de succession précoce présente également une valeur considérable. Ces forêts arbustives et jeunes dépendent de perturbations récurrentes qui retardent la succession. Malheureusement, dans de nombreux endroits, ces perturbations transforment souvent les forêts en lotissements et autres utilisations des terres qui court-circuitent le processus de succession écologique. Par conséquent, les arbustaies et les jeunes forêts peuvent devenir assez rares dans le paysage. De nombreux oiseaux dépendent d’habitats de succession hâtive, y compris la paruline à ailes dorées et la paruline des prairies. Il y a aussi des mammifères qui ont besoin d’un habitat arbustif, peut-être plus particulièrement le mulot.