L’Afrique fait face à une pénurie de professionnels de santé. Elle ne dispose que 1,3 % de spécialistes dans le domaine. Or, 25 % des maladies existantes frappent ce grand continent. De ce fait, une problématique se pose : quelle solution peut-on adopter face à ce contexte ?
Les constats sur la situation de l’Afrique
Selon le Bureau du recensement, parmi les étudiants qui suivent des formations supérieures aux États-Unis, les jeunes Africains se démarquent par leur taux de réussite élevé. Ce succès se présente surtout dans les filières médecine et scientifique. Malheureusement, l’apport africain comparé à la production scientifique dans le monde paraît anormalement insuffisant. D’après Géoconfluences, seulement 2,6 % des publications scientifiques proviennent de l’Afrique.
Dans ses explications, la fondatrice du réseau Nexakili, Yvone Mburu, affirme que la participation des scientifiques africains au développement de la santé publique reste encore minime par rapport à celle des pays occidentaux. Cette Immunologue de profession est une scientifique africaine née au Kenya. Vers l’âge de 18 ans, elle rejoint le Canada pour étudier la biologie et la chimie. Elle a pu approfondir ses connaissances dans le domaine de l’immunologie. Elle intègre ensuite l’université de Pittsburgh aux États-Unis et obtient son diplôme de Docteur en immunologie et cancer. En 2012, elle s’installe à Paris pour effectuer sa recherche sur l’immunothérapie du cancer à l’Institut Curie France.
Grâce à son parcours professionnel et à de nombreuses rencontres avec d’autres scientifiques africains travaillant à l’étranger, Dr Yvone Mburu a eu l’occasion de démontrer un engagement profond envers le continent. Son objectif principal est de favoriser le partage des connaissances et de savoir-faire des professionnels de santé originaires de la diaspora africaine. Selon les dires de l’Immunologue, 99 % des individus au sein de la diaspora cherchent des solutions pour développer le continent africain, surtout dans le domaine de la santé. D’autant plus que l’Afrique se trouve dans une situation critique en matière de santé publique.
À part les maladies endémiques, comme le Sida, la tuberculose, le paludisme, etc., qui frappent fortement le continent africain, de nombreuses maladies dites chronologiques se développent également. Il s’agit notamment des cancers et du diabète. En 2015, au Kenya, environ 15 000 personnes ont trouvé la mort à cause d’un cancer. À noter qu’il n’existe que 9 radiothérapeutes dans tout le pays.
De l’ensemble de ces constats est né Nexakili, un réseau professionnel destiné aux scientifiques africains. Cette plateforme fondée par Yvone Mburu a pour objectif de construire une « knowledge community ». Cela facilite la mutualisation et l’échange des connaissances entre les membres à travers le monde. Grâce à Nexakili, un professionnel de santé originaire d’une région africaine peut, par exemple, trouver ses confrères africains expatriés dans d’autres pays du globe et communiquer avec eux.
Éviter la fuite des cerveaux grâce à l’arrivée des NTIC
Selon le Dr Yvone Mburu, le système de santé en Afrique nécessite un renforcement dans son ensemble. Pour lutter contre la migration des professionnels de santé africains vers d’autres pays, il est primordial de mobiliser tous les acteurs concernés par la santé publique africaine, à savoir : le gouvernement, les assureurs, les ONG, etc. Il est également nécessaire d’accorder plus d’attention aux infrastructures comme les hôpitaux, les dispensaires… En outre, l’amélioration de la qualité des formations s’avère indispensable.
S’il est difficile d’empêcher la fuite des cerveaux, il est néanmoins possible d’y faire face, notamment grâce à l’usage des nouvelles technologies. Selon la fondatrice de Nexakili, les expatriés peuvent apporter leur aide au développement de la médecine en Afrique, via la communication sur les réseaux avec les professionnels travaillant sur le continent africain.