La colère massive monte dans les rues du pays. Le mouvement des gilets jaunes, depuis la pétition du 21 octobre, continue sa mobilisation dans presque tous les départements français. Le prix du carburant, en pleine hausse, était, au début, le sujet de la protestation. Les réclamations s’élargissent ensuite sur les questions du pouvoir d’achat. La démission du président est même revendiquée.
Huit forces de gauche se lancent dans une commune déclaration. On distingue le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), la Gauche démocratique et sociale ainsi que la Nouvelle Donne (ND). À ces partis se joignent Génération.s, le Parti Communiste français, République & Socialisme et le Parti de gauche (PG). Augmentation du litre du carburant, colère de la population, puis manifestation : ces partis politiques dénoncent la responsabilité du gouvernement dans cette irritation populaire.
Gouvernement pour servir les riches
La déclaration signée des huit forces de gauche pointe du doigt la tendance du régime à gâter les plus aisés. Au début du quinquennat, les « riches » perçoivent déjà des faveurs considérables de l’État. Au bonheur des plus fortunés, l’Impôt de Solidarité sur la Fortune a été supprimé. Les cotisations sociales sont en baisse. Ceux qui perçoivent des revenus colossaux lâchent un grand ouf de soulagement suite à la suppression des impôts progressifs. Pire encore, les grands groupes agissent sans inquiétude dans leurs fraudes fiscales. Aucune mesure n’émane du gouvernement, ne serait-ce que pour réduire les falsifications ! Les actionnaires des FMN s’engraissent avec des taux de rentabilité à deux chiffres. Pourtant, la recette d’Impôt sur les sociétés ne bénéficie pas à l’État.
Les classes modestes paient pour cela
Si les couches aisées reçoivent d’énormes cadeaux, c’est que les moins fortunés en paient le prix. Les ménages ne peuvent plus profiter, de manière juste, des allocations. On fait face à la suspension des APL. La CSG est en augmentation. Les pensions de retraite n’arrivent pas à suivre l’inflation. Des foyers ont souffert des salaires bloqués. Il faut que la population vive sous la généralisation de l’austérité. La TVA et d’autres taxes liées à la consommation font dégringoler le pouvoir d’achat. Seulement, les riches n’en ressentent pas les effets tandis que les plus défavorisés en souffrent. À l’origine du mouvement des gilets jaunes, le prix du carburant gonfle. En analysant le tarif actuel, 60 %, soit plus de la moitié, reviennent dans le panier des taxes. L’injustice sociale fait alors payer les plus pauvres pour financer les plus riches.
Périphéries et zones rurales, les plus pénalisées
Le pourcentage des adhérents à la manifestation s’avère plus élevé dans les communes rurales qu’en plein centre-ville. Dans les métropoles, des alternatives au moyen de déplacement privés sont à la disposition des habitants. Ceux-ci peuvent prendre les transports en commun, choisir des moyens plus écolos comme le vélo, voire se déplacer à pied.
Dans les zones éloignées, soit les transports collectifs n’existent pas soit ils restent à un état polluant et loin d’être satisfaisant. Les salariés, les étudiants et tous les habitants de ces lieux sont alors contraints de se servir de leurs voitures perso. Comment pourraient-ils garder leurs pouvoirs d’achat avec le prix du carburant en croissance exponentielle ? De plus, acquérir une automobile moins consommatrice permet de toucher à une prime, mais cela n’est que théorique. L’effet reste futile et non incitatif. Avec la politique d’austérité, la qualité des services publics se dégrade.
Politique à inverser, propositions des forces de la gauche
Les huit partis politiques, dans leur déclaration, préconisent la révision des salaires. Ils incitent à la modification des différentes taxations. La justice sociale est rappelée dans les propositions alternatives.
Pour assurer le pouvoir d’achat, il faut défendre la hausse des revenus dans un taux d’inflation proportionnel. Les salariés français méritent alors une augmentation des salaires. Sans la hausse des retraites, une frange de la population ne pourrait pas survivre. Les minimas sociaux doivent être augmentés. Avec ces conditions, le gouvernement ne satisfera plus uniquement les couches les plus favorisées.
Révision des taxes liées aux compagnies pétrolières
De grands groupes pétroliers réalisent des bénéfices spectaculaires. Par exemple, Total enregistre des profits de 39 %. Or, les fraudes fiscales minimisent les recettes étatiques venant de ces sociétés. Les TICPE ont été mis en place depuis l’année dernière. Elles pénalisent surtout les habitants des régions périurbaines. D’ailleurs, aucune mesure d’accompagnement n’a été prise. Une grande partie des Français souffre alors de la hausse du litre du carburant, suite à la nouvelle taxation.
Imposition du kérosène
L’avion tient une grande responsabilité dans la pollution de l’air. Or, le kérosène n’est soumis à aucune taxe. Le transport aérien rivalise alors le train. Pour une vraie transition écologique, le kérosène doit être taxé.
Transport ferroviaire, à développer
Les autorités menacent de fermer certaines lignes reliant des zones éloignées. 9 000 km risquent de ne plus fonctionner. Or, sans ces transports en commun, les citoyens sont obligés de conduire leur véhicule personnel. Au lieu de trop se pencher sur ces projets de fermeture, le gouvernement doit investir dans l’amélioration des services publics. La population mérite des transports collectifs de qualité, à des tarifs abordables.
Baisse de la TVA pour les PPN
Personne ne peut se passer des produits de première nécessité pendant une journée. La consommation de ces articles est alors incontournable. Avec la part de TVA actuelle dans les prix, les pouvoirs d’achat baissent considérablement. Pour laisser le peuple respirer et ne pas pénaliser les plus nécessiteux, la baisse des TVA dans les produits courants est nécessaire.
Mise en vente de voitures propres
Afin de réaliser des économies de carburant et prendre soin de l’écologie, les prises de mesures doivent commencer dans les processus de fabrication des véhicules. Une fois que les producteurs ne fournissent que des automobiles propres, les consommateurs sont contraints de les utiliser. Réussir ce projet nécessite l’interdiction d’importer des voitures diésel.