Pour de nombreux Français, la peur des docteurs est bien réelle. Ainsi, d’après une étude conduite sur 4.500 personnes, sept patients sur dix avouent mentir ou cacher la vérité à leur médecin. Cela peut concerner des situations très diverses : adoption d’un nouveau régime, pratique d’un sport, suivi d’un traitement… Bien souvent, le malade craint d’être jugé ou critiqué pour leur pratique.
Interrogés en ligne, les patients devaient dire si il leur était déjà arrivé de ne pas dire la vérité à leur docteur dans différentes catégories de sujets. Il s’avère que 70% des sondés ont déjà volontairement dissimulé des éléments à leur praticien. Par exemple, un malade sur trois n’a pas osé contredire son médecin lorsqu’il ne partageait pas son avis. Pire encore, 25% des patients n’oseraient pas dire à leur médecin qu’ils ne comprennent pas ses conseils. Dans le même registre, un cinquième des sondés a avoué ne pas avoir suivi un traitement à la lettre tandis que 11% sont allés jusqu’à prendre en secret des médicaments prescrits à une autre personne.
Les médecins ont toutes les raisons de s’alarmer. Si ce sondage peut s’étendre à l’ensemble de la population français, alors dans la plupart des cas, les docteurs ne détiennent pas l’ensemble des informations nécessaires à la prise de décisions. L’impact sur la santé des patients peut alors être nocif lorsque le médecin n’est pas en mesure d’établir un diagnostic correct, de prescrire les bons médicaments ou de préconiser le bon dosage.
Mais pourquoi un tel sentiment de méfiance existe-t-il à l’égard de la médecine ? Les individus interrogés évoquent une crainte de faire perdre leur temps à leur docteur ou d’être considéré comme un mauvais patient. La confiance ne peut pas naître du jour au lendemain. Elle a besoin de temps. Or, la véritable source du problème, c’est que patients comme médecins ne disposent pas de ce temps.