50 % de nucléaire en France : l’échéance prorogée pour 2035

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François de Rugy fait le point sur l’EPR lors de son passage au « Grand Rendez-vous d’Europe 1 ». Le ministre de la Transition écologique explique que le réacteur nucléaire ne promet encore ni la sécurité ni la compétitivité.

La question d’énergie nucléaire rejoint le mouvement « gilets jaunes » et la fiscalité écologique au cœur des actualités du pays. La présentation de la PPE ou Programmation pluriannuelle de l’énergie met la filière nucléaire sous les projecteurs. Elle est attendue cette fin novembre.

Évolution du nucléaire en matière énergétique

Pour ramener la part du nucléaire à 50 %, une échéance de 10 ans a été fixée en 2015. L’estimation glisse d’une décennie, selon les explications. La préparation au changement a déjà eu lieu au temps de l’ancien ministre Nicolas Hulot en 2017. Le premier ministre a annoncé la prorogation d’échéance à la fin de la période estivale de cette année. Sans recourir aux énergies fossiles, atteindre le nucléaire à 50 % en 2025 sera compliqué. Le nouvel horizon se dessine alors en 2035. L’évolution prévue est bien décrite dans la programmation de l’énergie.

Coûts des EPR, encore élevés

Il faut actuellement une soixantaine d’euros pour un mégawattheure d’énergie solaire, en prix de gros. L’éolien présente, à peu près, le même prix. Pour commander l’EPR au Royaume-Uni, il faudrait encore 40 euros de plus, soit 100 euros pour le méga Wh. De nouveau EPR ne permet pas alors de profiter de prix compétitifs pour le moment. La construction de l’EPR de Flamanville est toujours en cours. Or, la livraison de l’équipement devait déjà se réaliser il y a quelques années. De plus, le coût actuel, à 11 milliards d’euros, sonne fort. Il s’agit du triple du montant initialement prévu. Le ministère reste alors prudent en matière d’EPR. Si la promesse de diminution des coûts de productionet par la suite, la baisse des prix des énergies produites, est accordée aux décideurs, ceux-ci préfèrent s’en méfier et demander des plans fiables.

Manque de fiabilité du réacteur

Le réacteur nucléaire de troisième génération n’émet pas de GES (Gaz à effet de serre). Il prévoit des circuits de sûreté et répond aux normes françaises. Les partisans du projet, comme EDF et les compagnies allemandes, rappellent ces avantages. Des protections actives et passives sont prévues dans les installations. Pourtant, François de Rugy, à la tête du ministère responsable, remarque que la fiabilité des EPR n’est pas encore démontrée. La mise en place des premiers réacteurs à Flamanville ou à Finlande, met plus de temps que prévu.

Des alternatives dans la PPE

Les efforts pour les prochaines décennies ne se cantonnent pas dans les énergies nucléaires. La Programmation de l’énergie présente des sources énergétiques alternatives à prendre en compte. La place donnée au nucléaire ne cache pas l’importance accordée aux énergies renouvelables. La France se tourne aussi vers les économies d’énergie.

Journaliste et animatrice radio, je publie sur le site d'actualités Polylignes.fr notamment dans les rubriques économie et finance.